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Moi, mon 160 cm, ma guitare et mes divagations.
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17 décembre 2006

Mots d'un gars...

"Toutes des putes. Voilà ce que je pense. Des garces. Levez pas les yeux au ciel. Avant j'étais comme vous. Les mecs qui parlaient comme çà des nanas je les méprisais du coin de l'oeil en me disant "encore des gros frustrés". Les machos ? Des pauvres gas qu'ont une ptite bite je me disais. Les blaireaux qui emmerdent les nanas dans le RER "Ils ont jamais vu une fille ou quoi ?", les connards qui laissent bien trainer leur main dans la queue de la boite de nuit : "Retourne te branler dans tes chiottes". Moi j'étais pas comme çà, j'avais une sorte d'idéal romantique. Une fille ça se respecte, çà se comprend. Comprendre quoi ? Ce que j'ai comprit c'est que ces mecs là ce ne sont pas des enfoirés, ce sont des faibles. Ils se sentent enculés par la tyrannie féminine, et ils ont raison. FUCK ME I'M FAMOUS. YOU CAN LOOK BUT YOU CAN'T TOUCH. FAIS TOI PLAISE. J'invente rien. C'est marqué sur leurs T-Shirts, juste au niveau des seins. Ou sur l'arrière du jean, au niveau des fesses. Les féministes sont les mêmes qui s'insurgent quand on voit un cul dans une pub à la télé et qui s'achete un pantalon taille basse pour montrer le leur. Libération ou domination ? Descender le boulevard St Michel pour voir. Qui sont les opprimés ? Les filles qui sortent de chez Pimkie en roulant du cul entre copines ravis qu'on se retourne sur elle ou les pauvres mecs qui malgré tout les efforts du monde peuvent pas s'empecher de regarder leurs culs quand elles sont passées. "T'as vu le pantalon blanc que je me suis acheté, il est chouette non ?". Il est surtout transparent grosse pute. Ne vous offusquez pas, c'est la verité. "Merde j'ai pas de string blanc pour aller avec." "T'as qu'à rien mettre, pffff" ( rires entre connes ). J'invente rien, et vous le savez. Vous les avez compter comme moi les grains de beauté sur la fesse droite de votre collègue. L'été c'est le pretexte idéal. "Oh qu'est ce qu'il fait chaud, je ferai mieux de mettre un débardeur". C'est pas un débardeur c'est une serviette de table. Les femmes ont été contraintes pendant des siècles. Maintenant, elles se vengent. Regards condescendants d'un groupe de copines quand un gas a le malheur de laisser trainer ses yeux en passant près de leur table dans un bar. Cà pouffe, çà critique, çà s'indigne. "Qu'est ce qu'il est cheum lui !" T'as vu comment il t'as regarder ?!? Il se prend pour qui putain ?" La putain c'est toi. Moi j'étais plutot fleur bleu comme gas, vous voyez. "Bon moi je vai au toilette." Clin d'oeil à ses copines. Se lever, prendre une démarche sexy en chantonnant "I'm a slave for you". Jetter un ptit regard derrière ses lunettes de soleil violettes. Revenir souriante à la table et déclarer "On y va les filles ?" Pouffer en sortant, ne pas oublier de pouffer surtout. C'est çà rigole grosse pute. La mode, une bonne excuse çà aussi. Les strings qui dépassent ? C'est la mode. Les jeans sérrés ? C'est la mode. Avec une fermeture éclair horizontale au niveau des fesses ? "C'est marrant !" "Et puis merde on a le droit de s'habiller comme on veut non ?" A huit ans elle demande un string à sa mère, à 13 elle execute parfaitement la chorégraphie du dernier clip de Britney Spears sur la piste de dance. Bon à cet age c'est encore un peu innocent, çà cherche à tester son pouvoir de seduction. Cinq ans plus tard elle s'en servira pour humilier les garçons. Choisir un roublard en boite de nuit, celui qui a l'air un peu faible, un peu timide, le ramener chez soit, l'exiter à mort, se laisser caresser, finir par dire "je suis pas sur d'avoir envie" comme si c'était la première fois et lui apeller un taxi. L'adjectif "allumeuse" est devenu synonyme de féminine aujourd'hui. Le leitmotiv des filles du 21ème siècle : "Faire baver les mecs" et se moquer d'eux parce qu'ils bavent. Et surtout : prendre un air innocent, important l'air innocent. "Il croit quoi lui ?!?,Que je suis une pétasse ?" "Une fille facile ?" Non t'es juste une pute. J'aimais bien offrir des fleurs, en fait j'aimais bien les clichés style diner aux chandelles, champagne etc. Tout est calculé, faut pas croire, du coup d'oeil à l'effleurement, du suçage de stylo au nombre de boutons ouverts sur la chemise. Machiavel devrait s'ecrire deux l e. Faire passer les mecs pour des obsédés, voilà encore un truc. Les faire culpabiliser de ne penser qu'à çà, leur reprocher même. Attention je ne dis pas que les hommes ne sont pas interessés, bien sur qu'un mec pense souvent au cul. Mais il pourrait penser à autre chose si la fille devant lui ne s'amusait pas à croiser et décroiser ses jambes en feignant de remettre sa jupe en place. Je suis un garçon plutôt timide, pas tellement confiance en moi. Surement parce que ma mère me repettait toujours que j'étais laid comme un ptit cochon. Prendre des allures de stars, de nos jours n'importe qu'elle pétasse veut s'habiller comme Madonna. Le genre becebege aussi. Petit sac dior ou vuitton, princesse des temps moderne, "BCBG ? Ca veut dire beau cul belle gueule non ?" Rires entre connes. "Mes gucci rachete toutes tes fringues." Afficher son statut social comme une barrière supplémentaire. "Je ne couche qu'avec des mecs beaux comme Crésus, dommage pour toi". Une pute riche, çà reste une pute. J'écrivais des poemes, le genre à réciter sur les bords de Seine lors d'une ballade nocturne, vous voyez ? Main dans la main, admirer les étoiles, j'aurais bien aimé, maintenant c'est plus possible. "Dis, tu récites aussi des vers en baisant ?" Ta gueule grosse conne. Le penser très fort, mais se taire. Ma mère m'a toujours dis que j'étais un raté, et que j'avais l'air d'un pd et que je plairai surement pas au fille avec mes conneries. Sur ce point au moins elle avait raison. La soirée avait plutôt mal commencé. Dans la boite y avait beaucoup trop de nanas mignonnes. Entre les petits déhanchés suggestifs, les sucettes dans la bouche. Prendre l'air d'une gamine, danser avec une copine, s'amusant d'attirer l'attention des mecs en plein fantasmes. Elles savent faire que çà. Après m'être pris quelques crampes par des nanas que je regarderais à peine si mon jean n'était pas sur le point de craquer je suis revenu à la table boire quelques verres. Peut être trop. Retour sur la piste, se sentir un peu ridicule de danser en tentant à chaque fois de se rapprocher des filles correctes. Un peu humilier aussi de voir que même les moches s'en vont. Et puis il y a eu cette fille. Assez mignonne en plus. Avec sa copine qu'était franchement déguelasse. Lorsque je me suis approcher d'elle, sa copine lui a sourit. Alors elle s'est laissé faire, elle s'est coller contre moi. Suivre le mouvement de son corps, descendre, remonter, en musique, sentir ses fesses contre mon jean, la moiteur de son ventre, laisser ses mains diriger les miennes. J'étais devenu un taureau, enfin vous voyez quoi. Puis elle s'est retourné mais au lieu de m'embrasser elle a eu comme une sorte d'hésitation dans le regard, m'a laché et puis m'a dit qu'elle devait y aller. Quelle heure il était ? Je sais pas peut être trois heure. A cette heure là y a déja plus grand monde sur la piste. Un rateau pareille ça se remarque alors j'ai filé à la table. Fumer une clope, se calmer, reprendre un verre, une clope... Lorsque je suis sorti de la boite je ne pensais plus qu'à çà. J'ai marché un peu et puis je l'ai vu. Je repensais à ce que me disais ma mère "T'es qu'une grosse fiotte, aucune fille voudra d'un mec comme toi !" Elle était là, attendait un taxi près d'un petit parc. Il faisait sombre mais j'ai vu son regard quand elle m'a reconnut. Du mépris et du dégout qu'elle avait dans les yeux. Voilà, Mme la Présidente, voilà pourquoi j'ai fait ça. C'est toutes des putes, Mme le Présidente. Toutes des salopes. Surtout maman."

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